Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/114

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Le présent de la troisième personne du pluriel commun, est indiqué, dans tous les textes hiéroglyphiques, par le signe recourbé ou par les deux sceptres, qui sont la consonne Σ, placée devant le groupe exprimant le verbe ; c’est le préfixe copte du présent défini de la troisième personne du pluriel commun, ⲥⲉ.

La troisième personne d’une espèce de passé est indiquée par le ϥ hiéroglyphique (le céraste) placé en affixe, si le sujet est du genre masculin, et par les deux sceptres , si le sujet est du genre féminin : il semble rester encore dans le copte des traces évidentes de cette ancienne forme de conjugaison par pronoms affixes, dans l’un des passés du verbe ϫⲱ, dire, ⲡⲉϫⲁⲓ, ⲡⲉϫⲁⲕ, ⲡⲉϫⲉ, ⲡⲉϫⲁϥ, ⲡⲉϫⲁⲥ, en dialecte thébain, ⲡⲉⲭⲏⲓ, ⲡⲉϫⲁⲕ, &c., en dialecte memphitique ; et ⲡⲉϫⲉⲓ, ⲡⲉϫⲉⲕ, ⲡⲉϫⲉ, ⲡⲉϫⲉϥ, ⲡⲉϫⲉⲥ, en dialecte dit baschmourique.

Enfin la troisième personne du futur pluriel, personne et temps auxquels se trouvent tous les verbes des neuf dernières lignes du texte hiéroglyphique de Rosette, exprimant les diverses dispositions du décret et répondant à des verbes qui sont tous à l’infinitif dans le texte grec, est marquée par un groupe de trois caractères : le trait recourbé ou les deux sceptres affrontés , la ligne brisée , et les trois lignes perpendiculaires, ou . Nous avons ici le mot ⲥⲏⲉ qui est bien le dissyllabe baschmourique ⲥⲉⲛⲉ, en dialecte thébain et memphitique ⲥⲉⲛⲁ, marque caractéristique de la troisième personne du pluriel du futur défini copte.