Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/171

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ⲉⲣⲟⲥ ϫⲉ ⲧⲙⲁⲁⲩ ⲧⲉ ⲛⲛⲉⲧⲉⲧⲛϣⲙϣⲉ ⲛⲁⲩ ⲧⲏⲣⲟⲩ[1]. Les savans qui ont donné quelque attention à l’étude des livres coptes, remarqueront aussi qu’un titre tout-à-fait semblable à celui que porta la déesse Netphé, fut donné dans la suite, par les Égyptiens devenus chrétiens, à la mère du Christ, qui est surnommée ⲙⲁⲥⲛⲟⲩⲧⲉ, Masnouté, génératrice de Dieu, celle qui a enfanté Dieu, dans les liturgies coptes ; c’est l’épithète Θεοτόκος des liturgies grecques.

Je trouve également le titre de ⲙⲥⲛⲉⲛⲟⲩⲧⲉ Masnénouté, générateur des dieux, attribué au dieu Phrê (le soleil), sur trois faces de l’obélisque de Saint-Jean de Latran (voyez le Tableau général, n.o 347 bis).

Le texte grec de l’inscription de Rosette donne au roi Ptolémée Épiphane, un titre qui renferme implicitement l’idée de θεογεννητος, c’est celui de Θεος εκ θεου και θεας καθαπερ Ωρος ο της Ισιος και Οσιριος Dieu né d’un dieu et d’une déesse, comme Horus, le fils d’Isis et d’Osiris[2]. Le passage correspondant à ces mots a disparu dans le texte hiéroglyphique ; mais les cippes, ordinairement en serpentine ou stéatite, qui représentent Horus vainqueur des puissances typhoniennes, et qui portent les titres de ce même dieu, suppléent à cette perte. Nous retrouvons, en effet, au commencement des longues légendes hiéroglyphiques qui ornent ces cippes assez

  1. Zoëga, Catalog. codic. coptic. mss. Mus. Borg., pag. 458.
  2. Inscript. de Rosette, texte grec, ligne 10.