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(l’ hiéroglyphique), disparaît dans certaines variantes de ce même groupe, pour faire place à son homophone habituel, la coiffure ornée du lituus[1], qui est aussi un dans les noms propres.

Quelle qu’ait été la prononciation de ce groupe, sa valeur peut être regardée comme certaine. Il signifiait approuvé, choisi ou préféré. C’était un qualificatif, et je l’ai retrouvé dans les textes hiéroglyphiques, combiné avec les noms propres de différentes divinités, soit figuratifs, soit phonétiques, soit symboliques, circonstance qui prouve, à elle seule, que ce groupe exprime un simple adjectif, et qu’il n’est pas le nom propre du dieu ou du fleuve Nil, comme on a pu le croire[2].

J’ai encore réuni dans le Tableau général toutes les combinaisons diverses de ce groupe avec des noms divins, ce qui forme les titres suivans, que portèrent des Pharaons, des Lagides et des empereurs romains :

L’approuvé d’Amon ou d’Amoun… Tabl. gén. n.o 401 et 400
L’approuvé de Chnouphis n.o 402.
L’approuvé d’Amon-rê n.os 404 et 404 bis.
L’approuvé de Phtha n.o 398.
L’approuvé de Phré (ou du Soleil)… n.o 399.
L’approuvé d’Horus… n.o 403.

Le monument bilingue de Rosette, qui nous a déjà fourni tant de précieux documens, nous fait connaître encore un titre royal sur le sens précis duquel on n’a formé jusqu’ici que des conjectures plus ou moins probables. Il est compris dans le protocole du décret

  1. Tableau général, n.o 397 b.
  2. Encyclop. britannique, Supp. IV, pag. 58, et pl. LXXIV, n.o 19