Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/202

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sous de la quatorzième dentelure ; enfin, un autre bas-relief tiré du grand temple d’Edfou[1], offre, des deux côtés d’un grand cartouche contenant le nom propre de Ptolémée Évergète II, une figure accroupie sur le caractère seigneur (Tableau général, n.o 415), tenant dans chacune de ses mains le sceptre annuaire terminé, comme tous les autres, par le caractère symbolique panégyrie, et auquel sont suspendus la croix ansée, le nilomètre et le sceptre dit à tête de huppe, objets que nous avons déjà[2] dit se trouver constamment dans les mains du dieu Phtha. Cette partie du bas-relief d’Edfou, dans lequel nous retrouvons un personnage environné des caractères seigneur, panégyrie, années, et des insignes de Phtha, me paraît exprimer tout simplement un des titres d’Évergète II, dont le nom royal fait partie de ce même bas-relief, celui de seigneur des panégyries (Triacontaétérides), comme Phtha, titre que porte également ce même Évergète II sur l’obélisque de Philæ[3]. Dans ce bas-relief d’Edfou, qui est un véritable anaglyphe[4], pour parler le langage des anciens, ce titre est exprimé d’après une méthode particulière d’écriture monumentale, mélange de signes phonétiques, représentatifs et symboliques, disposés d’après toutes les convenances de la décoration architecturale, sans cesser pour cela d’être une écriture.

  1. Descript. de l’Égypte Antiq. vol. 1, pl. 57, n.o 1.
  2. Suprà, page 95.
  3. Ibid. pag. 159. Voyez, pl. IX, n.o 3.
  4. Voyez le chapitre IX de cet ouvrage.