Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/228

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contient seul le nom propre, qui peut y être aussi accompagné de surnoms et de nouveaux titres. J’appellerai désormais le premier cartouche le prénom, et le second, le nom propre.

Tel fut, en effet, le protocole royal hiéroglyphique des souverains grecs et romains, et l’on sait avec quelle attention ces nouveaux maîtres de l’Égypte s’attachèrent à imiter les usages consacrés dès long-temps chez un peuple dont ils voulaient capter la bienveillance par un respect habituel de toutes ses coutumes. Ces princes durent donc adopter pour leurs légendes le protocole des anciens Pharaons. L’analyse qui suit des légendes hiéroglyphiques de ces Pharaons, analyse fondée sur les principes déduits de la discussion qui précède, prouvera à la fois la haute antiquité et de cet usage et de l’écriture phonétique en Égypte.

Dans les inscriptions hiéroglyphiques déjà citées[1], et qui décorent la plinthe des sphinx du Musée, nous reconnaissons deux légendes royales, chacune comprenant deux cartouches. Les deux premiers, ou cartouches prénoms[2] des deux légendes, ne doivent contenir que des titres ; nous retrouvons, en effet, dans l’un, le titre déjà connu, approuvé de Cnouphis[3], et dans l’autre, celui de ⲛⲉⲛⲟⲩⲧⲉ-ⲙⲁⲓ, chéri des dieux[4].

  1. Tableau général, n.os 123 et 124, et suprà, pag. 181.
  2. Ibid. n.os 123 a, 124 a.
  3. Ibid. n.o 402.
  4. Ibid. n.o 392.