Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/246

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camper à Marésa, avec une armée immense, sous le règne d’Asa, petit-fils de Roboam, Osorchon fut à-la-fois et le fils et le successeur de Sésonchis ; ce fait, que l’histoire écrite par les Grecs n’a point indiqué, est attesté par un manuscrit hiéroglyphique gravé dans l’atlas de M. Denon. C’est un de ces tableaux funéraires chargés de figures accompagnées de légendes hiéroglyphiques, et qui, par leur courte étendue et la négligence du travail, comparés à l’importance des individus auxquels ils se rapportent, ne peuvent être considérés que comme des espèces de textes commémoratifs de la mort et des obsèques de divers rois ou grands personnages. Ces tableaux sont assez communs et se font toujours remarquer par la bizarrerie des scènes et des figures qui les composent.

Celui dont il est ici question[1], offre d’abord, comme tous les manuscrits de cette classe, l’image d’une momie que reçoit entre ses bras étendus le dieu créateur Phtha, caractérisé par un scarabée placé sur sa tête. Cette momie reparaît vers l’extrémité opposée du rouleau, couchée dans une espèce de sarcophage ou de cercueil, sur lequel repose l’image symbolique d’une âme mâle (l’épervier à tête humaine barbue) ; à côté de la momie et de l’âme sont une enseigne sacrée, et un de ces grands et longs éventails portés en signe de suprématie autour des dieux et des rois figurés sur les bas-reliefs égyptiens. À côté, et sur un riche

  1. Voyage dans la Haute et Basse-Égypte, par M. Denon, pl. 137.