Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/265

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a désigné sous le nom de Tombeau d’Osymandias ; dans le palais d’Abydos ; enfin sur les obélisques de Louqsor, et sur les obélisques de Rome appelés Flaminien, Sallustien[1], Mahuteus, Médicis ; enfin, sur une foule d’autres monumens de tout genre. On retrouve également cette même légende royale sur une inscription dont le texte est bilingue, hiéroglyphique et en écriture cunéiforme ; ce monument précieux existe à Nahhar-el-Kelb, en Syrie, près de l’ancienne Bérythus.

Le Pharaon auquel se rapporte cette légende si souvent reproduite, fut un souverain guerrier, puisque son image est sculptée dans des bas-reliefs représentant des siéges, des combats, des allocutions, des marches militaires, et des passages de fleuves ; il porta aussi les armes dans des pays éloignés de l’Égypte, puisqu’il est, sur d’autres tableaux, l’objet des hommages de peuples vaincus ou captifs, dont la couleur et le costume n’ont rien de commun avec les Égyptiens figurés sur les mêmes bas-reliefs ; il pénétra sur-tout en vainqueur dans l’intérieur de l’Afrique, puisqu’on le voit, sur d’autres bas-reliefs, recevant en présent des productions propres à cette région, telles que des giraffes, des autruches et diverses espèces de singes et de gazelles ; ce roi possédait d’immenses richesses, accrut nécessairement les revenus de l’État aux dépens des nations étrangères, et encouragea les arts : le

  1. Cet obélisque n’est qu’une mauvaise copie, faite jadis par un ciseau romain, du bel obélisque connu sous le nom de Flaminien.