Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/305

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mentale, ayant été négligée, on prit pendant longtemps, les figures et les divers objets reproduits dans des peintures et des bas-reliefs égyptiens qui représentent simplement des scènes allégoriques, religieuses, civiles ou militaires, pour de véritables hiéroglyphes, et l’on s’épuisa en vaines conjectures sur le sens de ces tableaux, n’exprimant, pour la plupart, que ce qu’ils montraient réellement aux yeux ; mais on s’obstinait à vouloir y reconnaître un sens occulte et profond, à y voir, sous des apparences prétendues allégoriques, les plus secrètes spéculations de la philosophie égyptienne. Malgré même les salutaires avertissemens donnés à cet égard par les auteurs de la Description de l’Égypte, qui ont très-bien distingué les simples bas-reliefs et tableaux, des légendes et des inscriptions réellement hiéroglyphiques qui les accompagnent, nous avons vu naguère paraître de longs ouvrages dont le titre seul se rapportait à l’écriture hiéroglyphique, tout leur contenu ne présentant que des explications plus ou moins hasardées de simples bas-reliefs ou de tableaux peints, dont on avait même la précaution d’élaguer les véritables légendes hiéroglyphiques comme tout-à-fait étrangères au sujet traité.

Il est encore tout aussi indispensable d’acquérir une connaissance exacte des formes mêmes des caractères hiéroglyphiques, en les étudiant individuellement : on s’étonnera moins de la presque nullité des progrès que les savans ont pu faire dans leur interprétation, à mesure que l’on se convaincra du peu de soins qu’ils