Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 299 )

uniquement à la disposition générale du texte y soit en ligne horizontale, soit en colonne perpendiculaire, et sur-tout à l’intention de profiter de l’espace : tout ceci doit s’entendre et des caractères figuratifs et des caractères symboliques.

59. Il faut donc reconnaître que, dans l’écriture sacrée égyptienne, les caractères tropiques ou symboliques étaient simples, s’employaient presque toujours isolément, et ne se combinaient point habituellement entre eux, comme les caractères simples chinois, pour former des caractères composés signes de nouvelles idées. Cette seule différence dans les deux écritures suffit pour les caractériser d’une manière spéciale, et pour les faire considérer comme deux systèmes essentiellement distincts dans leur marche.

60. Les notions les plus étendues que l’antiquité nous ait transmises sur les caractères tropiques des Égyptiens, sont renfermées dans le célèbre ouvrage d’Horapollon, intitulé ΙΕΡΟΓΛΥΦΙΚΑ, traduit de l’égyptien en grec par un certain Philippe.

On a jusqu’ici considéré cet ouvrage comme devant jeter une grande lumière sur la marche et les principes de l’écriture hiéroglyphique proprement dite ; et cependant l’étude de cet auteur n’a donné naissance qu’à de vaines théories, et l’examen des inscriptions égyptiennes, son livre à la main, n’a produit que de bien faibles résultats. Cela ne prouverait-il point que la plupart des signes décrits et expliqués par Horapollon ne faisaient point réellement partie de ce que nous