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soit les deux premiers signes, ou même le premier et le dernier signe phonétique d’un certain nombre de mots, et sur-tout de ceux qui revenaient le plus fréquemment dans un texte.

Quelle que puisse avoir été l’origine de ces abréviations, il est de fait qu’elles existent dans la plupart des inscriptions hiéroglyphiques[1] ; et l’on peut facilement en acquérir la conviction, en comparant, par exemple, deux manuscrits funéraires contenant les mêmes peintures et les mêmes légendes. La présence de ces abréviations, assez nombreuses dans les textes égyptiens, n’a pas peu contribué à faire croire à l’existence d’une énorme quantité de signes symboliques dans le système hiéroglyphique. La collation seule de plusieurs papyrus roulant sur une même matière, a pu nous avertir à cet égard, et nous donner la certitude que beaucoup de signes isolés, observés dans un texte, ne sont très-souvent que les signes initiaux de groupes phonétiques qu’un second texte nous montre complètement exprimés. Nous avons noté, dans notre Tableau général, plusieurs de ces abréviations ; elles y sont placées à la suite des groupes complets[2].

92. En résumé, ce sont aussi des faits matériels et leur étude qui, seuls, nous ont conduits à la connaissance de la nature phonétique d’une partie des élémens

  1. Voyez chapitre VII, pag. 140.
  2. N.os 248, 251, 252, 259, 260, 264, 268, &c.