Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/394

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Depuis que l’impression du présent ouvrage est commencée, notre courageux voyageur M. Cailliaud a rapporté d’Égypte un monument du plus haut intérêt, et qui confirme, de la manière la plus complète, d’abord l’existence des signes phonétiques dans les trois systèmes d’écritures égyptiennes, et en particulier les fréquentes variations d’orthographe d’un même mot, au moyen de signes d’une forme ou d’une nature différente, dans un seul et même texte : il s’agit ici d’une momie égyptienne qui est du temps de la domination grecque ou même romaine. En examinant les inscriptions hiéroglyphiques qui la décorent, je reconnus promptement que ce défunt s’appelait Pétamon, Pétamen ou Pétémen (c’est-à-dire, celui qui appartient à Ammon), comme le défunt mentionné dans le grand manuscrit du cabinet du Roi ; et que, de plus, il était fils d’une femme nommée Cléopâtre ; et mes lectures se trouvèrent pleinement confirmées par les restes d’une inscription grecque, tracée à côté de l’une des légendes hiéroglyphiques, et dans laquelle, quoique très-altérée, on distingue encore fort bien les mots ΠΕΤΕΜΕΝΟΣ Ο ΚΑΙ ΑΜΜΩΝΙΟΣ ΜΗΤΡΟΣ ΚΑ……… Petémén-os qui est aussi Ammonius, fils de Cl…

Le nom propre hiéroglyphique de l’individu embaumé est écrit de deux manières, et par les mêmes signes que le nom du défunt mentionné dans le grand manuscrit hiéroglyphique du cabinet du Roi : 1.o par le carré strié, le bras soutenant le niveau et l’ellipse renfermant la ligne brisée, ce qui, d’après mon alphabet,