Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/40

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les manuscrits hiéroglyphiques, comparaison par laquelle il resta prouvé que les caractères des papyrus n’étaient que des abréviations des caractères hiéroglyphiques. Ajoutant à ces deux moyens celui que lui fournissait la langue copte, le savant Anglais procéda à l’analyse des noms hiéroglyphiques de Ptolémée et de Bérénice.

Mes travaux sur le texte démotique de l’inscription de Rosette m’avaient aussi mis à même d’accroître et de rectifier, sur certains points, l’alphabet d’Ackerblad, et la comparaison des manuscrits hiératiques avec un grand manuscrit hiéroglyphique, m’avait de même conduit facilement à reconnaître que l’écriture hiératique n’était qu’une simple tachygraphie des hiéroglyphes : l’Académie royale des belles-lettres a bien voulu entendre un mémoire sur ce sujet, que je lus en 1821 ; et je me suis convaincu, depuis, que M. le docteur Young avait publié avant moi ce même résultat, et de plus, que nous avions été prévenus de quelques années, l’un et l’autre, quant au principe de cette découverte et à sa définition, par M. Tychsen de Goettingue[1].

Usant des mêmes moyens, M. le docteur Young et moi, comment sommes-nous donc arrivés à des résultats différens ? Pourquoi le savant Anglais a-t-il été arrêté tout court après son essai d’analyse des deux noms Ptolémée et Bérénice, tandis qu’avec les résultats de la mienne, j’en ai lu une foule d’autres sans difficulté ?

  1. Voy. Magasin encyclopédique, année 1816, tom. II, pag. 287, note i.re.