Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/403

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reproduisant aucun détail, mais outrant quelquefois le trait caractéristique de l’être physique, exprimé ainsi par une espèce de caricature ou de charge très-facile à saisir. Cette première modification du système hiéroglyphique pur, et qui porte uniquement sur la forme des signes, se montre dans tous les manuscrits hiéroglyphiques connus jusqu’ici : j’ai donné à ces hiéroglyphes cursifs le nom de linéaires[1].

113. Ce pas important conduisit à un second qui atteignit complètement le but qu’on se proposait, celui d’abréger et de rendre fort rapide le tracé des signes, soit représentatifs, soit symboliques, soit phonétiques. On fut insensiblement conduit, à force de réductions, à une nouvelle sorte d’écriture que nous trouvons employée dans la plupart des manuscrits qu’on découvre chaque jour dans les catacombes égyptiennes. Ces textes diffèrent très-essentiellement des manuscrits hiéroglyphiques linéaires ; ils appartiennent au système d’écriture que j’ai fait reconnaître pour l’écriture égyptienne nommée hiératique ou sacerdotale par Clément d’Alexandrie.

114. Les principes généraux de l’écriture hiératique sont absolument les mêmes que ceux qui régissent l’écriture hiéroglyphique pure et linéaire. La méthode hiératique, dont se servaient la caste sacerdotale et, en particulier, les hiérogrammates ou scribes sacrés, appelés par la nature de leurs fonctions à composer ou

  1. Suprà, §. II, 11 et 12.