Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/46

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Il est évident que le savant Anglais, parvenu seulement au quatrième signe du nom hiéroglyphique de Ptolémée, est déjà forcé, pour lire ce nom dont les deux premiers élémens lui ont paru alphabétiques, P et T, et en supprimant le troisième signe sans motif, de supposer que le quatrième, le lion, n’est plus un signe alphabétique comme les deux premiers, mais un caractère dissyllabique, lui attribuant la valeur OLE. Cet emploi de signes si différens de nature serait bien surprenant, à notre avis.

Pour moi, observant que le lion, troisième signe du nom hiéroglyphique de Ptolémée, était aussi le second signe du nom hiéroglyphique de Cléopâtre, je reconnus cet hiéroglyphe pour être tout simplement le signe de la consonne L.

J’ajouterai aussi que, dans aucun manuscrit hiératique, le signe équivalant au lion hiéroglyphique ne m’a paru semblable ni au caractère L ni au groupe LO d’Ackerblad : on peut voir le caractère hiératique répondant au lion, sur notre planche I, n.o 7.

L’erreur du savant Anglais, à cet égard, vient de ce qu’il a pris le quatrième signe (pl. I, n.o 6) du nom démotique de Ptolémée (pl. I, n.o 3), pour un trait essentiellement dépendant du caractère L qui précède (pl. I, n.o 8), et que ce groupe, qu’il suppose n’être qu’un seul caractère (pl. I, n.o 9), lui a semblé offrir quelque analogie avec le signe hiératique du lion (pl. I, n.o 7). Mais le quatrième signe démotique (pl. I, n.o 6) est un caractère distinct, et répond invariablement à la voyelle hiéroglyphique O,