Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/50

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Ce rapprochement du système et des procédés de M. le docteur Young, et du système et des procédés que j’ai employés de mon côté, pour parvenir à la lecture et à l’analyse du nom propre hiéroglyphique de Ptolémée, prouve déjà à lui seul que nous avons suivi l’un et l’autre une route différente : cette vérité est mise dans la plus entière évidence par la comparaison même de son analyse totale du nom hiéroglyphique de Ptolémée, avec les résultats tout autres que j’ai moi-même obtenus.

« Rapprochant tous ces élémens les uns des autres, dit en effet le savant Anglais, nous avons précisément ΠΤΟΛΕΜΑΙΟΣ, le nom grec lui-même. »

Et moi, qui ai considéré chaque caractère hiéroglyphique comme une simple lettre, et non pas comme pouvant représenter chacun une ou deux syllabes, je n’ai pu et dû obtenir que ΠΤΟΛΜΗΣ, squelette du nom grec Πτολεμαιος.

Il est clair que la théorie du docteur Young s’éloigne en elle-même aussi essentiellement de la mienne, que les résultats obtenus par l’application de l’une et de l’autre diffèrent entre eux.

Selon le système du savant Anglais, les Égyptiens écrivaient hiéroglyphiquement les noms propres étrangers, par le moyen de caractères proprement idéographiques qu’on employait accidentellement à représenter, soit une simple lettre, soit une syllabe, soit même deux syllabes. Selon mon système, les Égyptiens transcrivaient ces noms au moyen de caractères dont chacun ne représentait