Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/54

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blement démontrée par les faits, puisqu’en appliquant aux monumens les simples valeurs alphabétiques que j’avais attribuées à chacun des signes formant les noms propres hiéroglyphiques de Ptolémée et de Cléopâtre, j’ai considérablement accru mon alphabet hiéroglyphique ; j’ai assuré la valeur de chaque caractère en le montrant dans une foule de cas avec la même force représentative ; j’ai lu enfin, sans effort, dans les cartouches sculptés sur les édifices égyptiens, les noms hiéroglyphiques d’Alexandre, de son père Philippe, de Bérénice et d’Arsinoë ; ceux des empereurs Auguste, Tibère, Caius, Claude, Néron, Vespasien, Titus, Domitien, Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin ; celui de l’impératrice Sabine ; les surnoms Alexandre, Néocesar, Germanicus, Dacicus ; les titres Σεβαστος ; et Σεβαστη ; le titre ΑΥΤΟΚΡΑΤΩΡ (empereur), que M. le docteur Young a cru être, selon toute probabilité, dit-il[1], le nom propre Arsinoë, parce qu’un des signes qui le composent peut représenter une lentille, en copte ⲁⲣϣⲓⲛ arschin, ce qui eût suffi, dans son système, pour caractériser ce nom. J’ai lu le titre César, qui se trouvant pour l’ordinaire rapproché du titre αυτοκρατωρ, a paru à M. le docteur Young exprimer le surnom d’Évergète, ayant déjà supposé que le premier αυτοκρατωρ pouvait être Arsinoë.

Si l’on compare maintenant les valeurs phonétiques assignées par le savant Anglais à quelques hiéroglyphes,

  1. Encyclop. britannique, Supp. IV, pag. 63, n.o 59.