Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/73

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Le second nom ou surnom, quoique fragmenté, est bien reconnaissable sur l’obélisque Borgia ; il est parfaitement conservé d’ailleurs sur l’obélisque Albani (pl. III, n.o 10), et il se lit sans difficulté : le trait recourbé Σ le triangle Κ, le trait recourbé Σ, le segment de sphère Τ, les deux sceptres ou bâtons Σ ; cela produit le prénom latin SEXTUS, ΣΕΞΤΟΣ, le Ξ grec et le X des Latins étant exprimés, dans le système hiéroglyphique, par les deux signes réunis des consonnes Γ ou Κ et Σ, ainsi que l’ont déjà prouvé les noms hiéroglyphiques d’Alexandre le Grand et de Ptolémée-Alexandre.[1]

Le troisième nom propre ou surnom (pl. III, n.o 7) est bien entier sur les deux obélisques, et se compose de sept caractères : l’épervier Α ; le carré strié Π ou Φ[2] ; le lion Ρ ou Α ; le triangle Κ ; un second épervier Α : la ligne brisée ou ondée Ν ; et les deux sceptres affrontés Σ. La réunion de ces élémens produit ΑΦΡΚΑΝΣ, la charpente entière du nom ou surnom Αφρικανος, AFRICANUS.

D’après la gravure de Kircher, l’obélisque Albani présente, avant ces noms propres, les traces d’un cartouche qui renfermait certainement le nom de l’empereur en l’honneur duquel cet obélisque a pu être érigé. Un dessin correct de ce monolithe nous eût permis de

  1. Lettre à M. Dacier, &c. pag. 17, 20 ; et pl. I.re, n.os 25, 26, 40 et 41.
  2. Voyez le nom hiéroglyphique de Philippe, Tabl. gén. n.o 126.