Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/79

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des résultats analogues à ceux de la comparaison précédente : c’est-à-dire que le texte hiératique présente fort souvent, non pas précisément le signe hiératique abréviation propre du caractère hiéroglyphique correspondant, mais un signe hiératique véritable abréviation d’un hiéroglyphe homophone. Ainsi, par exemple, si le texte hiéroglyphique portait le segment de sphère, qui est un T dans les noms phonétiques, le texte hiératique présentait quelquefois, à l’endroit correspondant, non pas le caractère hiératique de ce segment de sphère, mais le signe hiératique de la main ouverte, qui, dans les noms propres phonétiques, est aussi un T et l’homophone habituel du segment de sphère.

Il y a plus, la comparaison attentive de deux manuscrits funéraires hiératiques m’a conduit encore à de semblables résultats : au lieu du signe hiératique des deux feuilles que présente le premier texte, le second porte, par exemple, le signe hiératique des deux lignes inclinées ; et les deux lignes inclinées, ainsi que les deux feuilles, expriment également la voyelle I dans les noms propres phonétiques ; si le second texte porte le signe hiératique du lituus, le premier nous montre le signe hiératique de la caille, et la caille et le lituus sont homophones dans les noms propres, où ils expriment tous deux la voyelle O ou la voyelle OU ; le premier texte présente le signe hiératique des deux sceptres affrontés, là où le second offrira le signe hiératique d’un hiéroglyphe de forme recourbée, ou bien son homophone ordinaire dans les