Page:Champsaur - Homo-Deus, Ferenczi, 1924.djvu/16

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et notre cerveau fait l’office du tableau de réception et de distribution des sensations. Ainsi utilisons-nous quelques forces extérieures : électricité, magnétisme, ondes, rayonnement, etc. Vous savez aussi bien que moi, ces merveilleux asservissements, par le roi des animaux, des fluides extérieurs.

« De là, nous avons été, tout naturellement, amené à l’étude des fluides intérieurs, des fluides de l’esprit, de l’âme. De même que nous nous servons de l’électricité et du magnétisme, sans avoir pu les analyser, de même nous allons nous servir du fluide animal, sans pouvoir le définir — étrange fluide en vérité, dont nous sommes à la fois maîtres et esclaves. Car il nous est permis de diriger notre pensée à l’état de veille ; et, à l’état de rêve, il vagabonde d’une façon des plus bizarres. Ainsi, un être qui dort six heures par jour, vit le quart de son existence d’une seconde vie extraordinairement fantaisiste. En outre, si le sujet est assujetti à des anomalies morbides, son fluide perd sa personnalité et obéit à une volonté assez forte pour le dominer ; en ce cas, un fluide inférieur est dompté par un supérieur.

« De plus, ce fluide inférieur peut être trompé, dupé, contraint à des actes contraires à son jugement et à sa propre volonté. Ce fluide humain, messieurs, vous le savez, est sujet à des anomalies qui en sont comme les maladies. L’étude comparative de divers fluides et de divers moyens de les influencer nous ont amenés à des résultats surprenants : à ceci, entre autres, que le fluide de sujets normaux pouvait être forcé à l’obéissance passive par un fluide cultivé ayant sur les autres une domination absolue. De là à amener l’extériorisation de ce fluide et son vagabondage à l’état de veille, il n’y a qu’un pas. Ce pas, nous l’avons franchi et je viens vous soumettre ici le résultat d’expériences dont, — je l’avoue à ma honte, — la démonstration et l’analyse ne nous sont encore pas possibles. »