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ESCLAVE AMOUREUSE

Sa vie indépendante lui permettait de marcher sur les préjugés et sur tous les principes encombrants qui font de l’existence un perpétuel dilemme. Souvent elle donnait rendez-vous à Max dans un parc ou un square, et, bras-dessus, bras-dessous, ils faisaient de longues promenades.

Ils se moquaient du qu’en dira-t-on, malgré qu’ils usassent de la plus grande précaution afin de ne pas être vu par les parents des élèves de Lucette.

— Bonjour, pastoure, lui disait Max… comment va votre troupeau ?

— Moqueur !

Elle lui était plus assujettie que jamais et lui-même paraissait heureux et charmé de la revoir chaque fois. Elle portait du bonheur dans ses yeux brillants. Mais ses traits tirés indiquaient une fatigue, une souffrance. C’est ce corps endolori qui lui faisait ressentir cette lassitude qu’elle ne pouvait que difficilement dissimuler. Eux-mêmes ne s’en apercevaient pas. L’abondance des supplices comme l’abondance des caresses, influe nécessairement sur le tempérament de celui ou de celle qui en est la victime.

…Or jusque-là rien ne s’était produit d’extraordinaire ou d’anormal au « cours » de Mademoiselle du Harlem. À part quelques gronderies pour d’innocentes peccadilles, aucun incident n’avait eu