Aller au contenu

Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
ESCLAVE AMOUREUSE

tiées par la main martiale ; cet état d’âme n’est pas particulier à la basse classe, mais se rencontre aussi parmi les femmes de la haute société.

La Grande Catherine ne dédaignait pas de temps en temps le maniement de la verge ; c’était pour elle un passe-temps, ou plutôt une passion. Elle fouettait elle-même ses femmes de chambre, ses coiffeurs, ses valets de pied, par pure distraction. Elle les obligeait à se travestir en enfants et à agir comme tels ; elle se disait alors leur maman, les gourmandait et se mettait à les fouetter.

Parfois, elle s’improvisait gouvernante, forçait les femmes à apprendre des leçons impossibles à retenir, puis les fouettait pour leur prétendue négligence.

On rapporte qu’elle a poussé ce genre de folie si loin, que ses dames, lorsqu’elles se rendaient à cette école de fantaisie, au Palais d’Hiver, devaient se préparer d’avance et ne se présenter devant l’Impératrice que revêtues de costumes « ad hoc », permettant d’infliger commodément une flagellation.

Quelquefois, elle rendait visite incognito à de nobles familles et insistait pour que les toutes jeunes filles qui s’y pouvaient trouver fussent fouettées devant elle sous le prétexte le plus futile et se livrait souvent elle-même, de ses propres mains à ce genre de sport.