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ESCLAVE AMOUREUSE

pos et des gestes ne lui plaît autant que de dures caresses.

Elle ne dis pas : « Je te veux ».

Elle commande et supplie :

— Bats-moi, meurtris-moi, aime-moi sans limites. Je suis ta chose.

Et il exerce sur elle, avant même qu’elle ai parlé, sa puissance d’ami flagellateur.

Elle aurait envie de lui crier :

— Ah ! que tes mains effacent la correction que m’a donnée hier le père d’Olga. Que tes mains sur ma chair effacent les traces de ses mains.

Oh ! toi, tout t’est permis. Tu peux à ton gré meurtrir et bousculer mon corps, il t’appartient. Mais lui, lui, cet étranger, ce rustre… je voudrais qu’il fut bastonné devant la foule et devant moi…

Elle est obligée de contenir ses élans de haine et c’est la volupté qui en profite car elle les accapare pour les changer en élans sensuels et en désirs de châtiments.

— Plus je vous vois, Lucette, plus je vous trouve belle.

Et il prend plaisir à débarrasser Lucette de tous les voiles qui cèlent sa beauté.

Il contemple cette statue animée qui frémit d’un long frisson qu’il arrête de la pesée de ses mains.

Les bras ouverts comme des ailes, Lucette, fem-