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ESCLAVE AMOUREUSE

est semblable au tendre bouton de la rose non encore épanouie dans toute sa pureté. Elle croît en paix à l’ombre du bosquet tutélaire, à l’abri de tout orage. Mais lorsque son sein dévoilé s’est prêté aux baisers du rossignol séducteur, bientôt séparé de la tige maternelle et indignement associée à l’herbe que foule un pied vulgaire, on l’aspire en passant sur la place publique et flétrie alors par mille baisers impurs, on chercherait en vain sa fraîcheur virginale.

Léger sourire sur les lèvres, regards à la fois hardis et humides, babils enjoués, fuite, retour précipité, amusements folâtres et continuels, tout n’est-il pas ravissant chez les jeunes vierges aux yeux de gazelles ?

Quand elles sont absentes, nous aspirons à les voir. Quand nous les voyons, nous n’avons qu’un désir : jouir de leurs étreintes.

Quand nous sommes dans leurs bras, nous ne pouvons plus nous en arracher.

Lucette fut une de celles-là qui ne connaissait de la vie que le soleil, la joie et les jeux ; depuis cet âge charmant, elle a perdu cette naïveté qui la rendait espiègle et moqueuse, elle a livré tous les trésors, tous les secrets, toutes les sensations dont on ne peut compter le nombre, non seulement pour éprouver le plaisir d’une étreinte, mais pour souffrir,