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ESCLAVE AMOUREUSE

ments je les adore car ils m’attachent à lui davantage ».

 

Mais Lucette a rencontré L. Bodewski. Elle aurait voulu l’éviter mais il l’arrêta poliment.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle essaya d’être aimable. Son air courroucé aurait pu intriguer les passants et lui valoir de la part du Russe des railleries blessantes. Il fut d’ailleurs correct.

— M’en voulez-vous toujours ?

— Oh ! Monsieur, je ne puis pardonner si vite l’offense que vous m’avez faite.

— Vous avez dit : si vite. Vous auriez donc l’intention de me pardonner un jour.

Elle sourit et ne répondit pas.

— Il ne faut pas mal me juger, méchant ? Non… je suis une brute, c’est vrai, mais une brute sentimentale… on ne sait jamais ce que la vie peut faire de nous et qui sait si dans l’avenir vous n’aurez pas besoin de ma protection.

— Mon mari est là… monsieur…

— Ah ! les maris ! J’en suis un moi-même et je sais comment ça marche dans un ménage.

Lune de miel d’abord, plus tard lune de fiel.

J’ai gardé de vous une impression telle qu’elle ne