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ESCLAVE AMOUREUSE

Un moment elle s’appuie contre un mur pour ne pas tomber, car ses jambes fléchissent.

Qu’a-t-elle donc ?

Elle souffre et elle est heureuse à la fois…

Ah ! que Bodewski la laisse, et ne lui parle pas et ne la touche pas.

Elle a peur de son regard qui la fixe.

— Qu’avez-vous ? lui demande-t-il.

— Rien, je n’ai rien.

— Si, il y a quelque chose… il faut me le dire.

— Je ne puis pas toujours être joyeuse.

— Auriez-vous par hasard…

— Quoi donc ?

— …Vu quelqu’un qui vous soit cher…

— Je n’ai vu personne.

— Vous me mentez, Lucette.

— Ne me questionnez pas…

— Vous me mentez, répéta-t-il.

— Eh ! que vous importe ?

— Vous avez rencontré… votre mari… c’est cela… n’est-ce pas… je le vois à vos yeux… j’en suis sûr…

— Taisez-vous.

— On n’impose pas silence à Pierre Bodewski. Ah ! ce mari !… vous l’aimez donc toujours ?

— Oui, murmura-t-elle dans un souffle.

Les poings levés, Bodewski criait des mots qu’elle ne comprenait point.