Page:Chancennes - Esclave amoureuse, 1957.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
ESCLAVE AMOUREUSE

— Je ne veux pas vous compromettre, Lucette.

À cet instant, M. du Harlem apparut sur le perron.

— Eh bien, mes enfants, vous jouez aux confidences ? Il est bien temps d’en faire, profitez donc de cette belle journée de soleil…

— Mais, papa…

— Oui, je sais, on aime mieux bavarder à l’ombre… Allons, je vous emmène avec moi… On va faire des kilomètres pour vous dégourdir les jambes.

« Demande à Max la permission d’aller te préparer… et puis, pas de coquetterie, n’est-ce pas ? Ton chapeau de paille, et ça suffit. »

Et il embrassa sa fille en riant.

 

Les vacances étaient finies… et le jour du départ de Max arrivé. Il fallait se séparer, pour se revoir qui sait quand.

Ce pénible moment attristait ces deux amoureux, car, peut-on appeler autrement, des êtres qui se connaissant depuis l’enfance, avaient partagé les mêmes jeux et s’étaient dit beaucoup de ces choses qui quelquefois engagent les destinées.

Même s’ils se fussent sentis l’un pour l’autre indifférents, leur tristesse n’en eût pas moins existé. On ne se quitte pas ainsi sans un regret, petit ou grand, sans une certaine mélancolie, sachant bien que la nostalgie s’emparera d’eux du jour où ils seront