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ESCLAVE AMOUREUSE

Mais Lucette…

Lucette ne peut s’empêcher de songer à Max.

Quand elle se promène dans la campagne et qu’elle passe dans les endroits témoins des corrections qu’elle subit, elle est prise de cette mélancolie qui la rend moins triste, car elle se sent en paix.

Elle n’a plus cette joyeuse vivacité, pour courir les chemins et marcher sur les fleurs.

Elle est plus paresseuse aussi, n’ayant pas le courage de lire ou de broder.

Le diable est parti, mais le diable lui manque, et le diable c’est Max.

— Qu’as-tu, ma fille ? lui demande sa mère.

— Mais rien… maman.

— Tu as quelque chose que tu ne veux pas dire à ta mère.

— Oh ! maman…

— Est-ce que le départ de Max ?…

— Que veux-tu que ça me fasse ?…

— Eh ! eh !… on ne sait jamais, mon enfant, le cœur a ses raisons…

— Oh ! mon cœur !

Et elle fait un geste qui signifie qu’il ne se fait même pas entendre.

Son cœur !

Elle y a pourtant introduit des sentiments d’étrange amour que ne découvrira personne ; seul celui qui