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ESCLAVE AMOUREUSE

elle avait envie de dire : « Je m’en vais me faire battre ! »

Les passants, s’ils avaient su, se seraient exclamés : « Quelle est cette insensée ? »

On voyait bien à sa démarche, rapide et ferme, qu’elle conduisait ses pas vers un lieu où l’amour l’attendait. Mais cet amour était un vice triomphant, auquel beaucoup ne peuvent résister.

Son émotion fut grande lorsqu’elle se trouva devant la porte de l’immeuble où habitait Max. Elle savait l’étage et ne demanda aucun renseignement à la concierge. Et Max lui ouvrit.

Il l’introduisit dans une petite pièce qui était son bureau et son salon à la fois. Des livres, des statues, des tableaux partout. C’était arrangé avec goût et coquetterie.

Il la fit asseoir et lui dit : « Merci d’être venue, Lucette. Vous êtes la première qui franchissez ce seuil. »

— Je n’ai pas hésité à me rendre chez vous, mon ami… Je ne sais plus d’ailleurs si j’ai eu tort ou raison, mais je savais que je viendrais, et qu’aucune force au monde ne m’en aurait empêchée.

— C’est flatteur pour moi… je vous en remercie.

— Je sens que c’est de la folie…

— De la folie, non.

— Si Max, une jeune fille qui ose cela.