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S E R

celle du 13 février ; il y en a eu de périlleuses dans le mois de juin & premiers jours de juillet 1789 ; parce qu’on vouloit y introduire un quatrieme ordre qui opine du bras.

Jamais séance n’a été moins aristocrate que celle du soir du 5 octobre.

Une séance est intéressante lorsqu’il s’agit d’y réhabiliter une portion de la nation, qui n’a d’autre tort que celui de ne pas prier Dieu en latin.

Un séance est patriotique quand on la leve pour aller changer de boucles.

Elle est nationale, quand des prévaricateurs impatriotes y reçoivent le juste châtiment dû à leur rebellion.

Elle est mémorable enfin, quand Louis XVI l’honore de sa présence, & qu’il y paroît en pere qui visite ses enfans ; alors on se garde bien de la confondre avec celle du 23 juin, que la horde ministérielle, à l’agonie, appelloit impudemment séance royale.

SERMENT NATIONAL, SERMENT CIVIQUE : le premier est celui qu’on a fait prêter à tous les régimens, pour prévenir les civicides qu’on vouloit leur faire commettre. Quel spectacle d’entendre ces braves grenadiers sermenter de bonne foi, en maudissant ceux en qui ils s’étoient confiés, & qui les avoient si cruellement trompés ! Parisiens, vous ne connoissez pas la loyauté grenadiere de nos troupes françoises ; avant comme après le serment, soyez persuadés qu’ils eussent mis en pieces les