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qui criez que tout est perdu, écoutez Louis XIV, dans son discours du 4 février, lorsqu’il vous dit : j’aurois bien des pertes à compter aussi moi, si, au milieu des plus grands intérêts de l’état, je m’arrêtois à des calculs personnels ; & ce prince qui trouve une pleine & entiere compensation dans l’accroissement du bonheur de la nation ; (dont vous ne vous souciez gueres) vous donne le seul conseil que vous ayez à suivre, au lieu de bavarder, c’est de cesser d’être malfaisans pour devenir utiles.

La démarche faite par le roi, démarche qui l’immortalise à jamais, vient de donner à la constitution un caractere sacré que sans doute elle avoit déja aux yeux des bons citoyens, mais que les aristocrates s’efforçoient de lui contester. Pour les confondre, le prince jure de défendre, de maintenir cette constitution, & d’élever son fils dans ces principes. Ennemis de vos freres, odieux libellistes, qui avez cherché à semer la division dans les provinces, en faisant accroire au peuple que le vœu de l’assemblée n’étoit pas celui du prince, écoutez, calomniateurs, écoutez votre arrêt prononcé par le monarque lui-même, lorsqu’il se plaint aux représentans de la nation des funestes résultats de vos menées incendiaires : « Vous qui pouvez influer par tant de moyens sur la confiance publique, leur dit ce prince, éclairez sur ses véritables intérêts le peuple qu’on égare… ce bon peuple qui m’est si cher, & dont on m’assure que je suis aimé quand on