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tienne, & les anciens électeurs n’ont cédé la place que quand ils ont connu que la république n’étoit plus en danger.

ÉLIGIBLE : voyez Citoyen.

ÉLIRE : ce mot étoit à peine connu avant la révolution ; le peuple même l’estropioit dans les premieres élections qu’il a faites, & il étoit très-commun d’entendre d’honorables membres dire : on a éli M. tel pour président : il n’en est plus de même : ce mot est aussi bien prononcé que compris ; & nos citoyens sont perpétuellement en élection ; car, à l’exception de quelques heures indues, il n’en est point dans le jour où l’on n’élise dans quelque coin de district.

ÉMIGRANTS : depuis le mois de juillet ce mot a reçu une nouvelle acception ; il signifioit avant, un pere de famille qui sortoit de son pays, pour aller s’établir en terre étrangere. Aujourd’hui nous appelons émigrants, les citoyens probes qui, voulant ne rien avoir à démêler avec le nouveau régime, ont fui en pays étranger, où ils sont désignés sous le nom de François fugitifs ; l’Allemagne, la Suisse ont été remplies de François fugitifs. À Turin ils égalent les indigenes ; à Londres on n’en sait que faire, & l’on assure qu’on les chasse de Madrid ; on écrit de Rome où sont les P…ac & les L…sc, qui ont si bien purgé la France, avant leur départ & par leur départ ; on écrit, dit-on, que depuis le dernier décret de l’assemblée nationale, concernant les pensions des émigrants, qui tous