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VI.
NOELZ DE JEHAN CHAPERON.


« Tout mon vivant ; voyla mon seul espoir,
« Et doibt de vray le tien seigneur avoir
« La cure et soing chercher aultre acointance.
Biiij« J’ay un espoulx (l’aimer feray debvoir),
« Des biensheureulx la parfaicte esperance. » 20


3L’ange respond : « Dame, ne doubte en riens ;
« Le sainct Esprit en fera l’ouverture
« Et concepvras par ses divins moyens
« Ung filz sans per d’angelicque ornature.
« Quant aura faict de tes flans ouverture, 25
« Tu ne perdras ce doulx nom de pucelle,
« Et s’y n’auras du laict en ta mamelle
« Pour alaicter la gentille jouvance
« De ton enfant (que point vers toy ne scelle)
« Des biensheureulx la parfaicte espérance. » 30


4— « Doulx messagier, selon le tien esdit
« Je me consens estre faict sans demeure »,
Respond la Vierge, et lors le sainct Esprit
Du filz de Dieu ordonna le demeure.
Neuf moys porta son fruict, la chose est seure, 35
Puis l’enfanta sans douleur ny sans peine,
Ce que ne faict une aultre femme humaine,
Mais de son corps print la seulle regence
Son pére et filz du supernel domaine,
Des biensheureulx la parfaicte esperance. 40