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continent ouvert à leur audace. De gré ou de force, chacun a imposé au lambeau d’Afrique où il a planté son drapeau, la domination de son pays, l’influence de sa race, les produits de l’industrie européenne. La diplomatie a complété l’œuvre des aventuriers. Aujourd’hui, la majeure partie de l’Afrique appartient à quelques nations d’Europe : le temps n’est pas éloigné où la race blanche dominera effectivement sur tous les peuples africains, naguère indépendants, et dont quelques-uns ignorent encore jusqu’à l’existence de leurs nouveaux maîtres.

Le partage de l’Afrique entre les nations européennes, fait par elles-mêmes pacifiquement, est un des faits les plus considérables que l’Histoire ait eu encore à enregistrer.

La France possédait déjà le Sénégal, l’Algérie, le Congo, une grande partie du Soudan. La convention franco-anglaise du 14 juin 1898, en nous attribuant certains territoires qui séparaient encore les principales de nos possessions, a considérablement agrandi l’Afrique française. Elle est formée aujourd’hui d’une succession ininterrompue de contrées : il serait possible de se rendre, sans sortir de notre domaine, d’Alger à Brazzaville. Cet