Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

min faisant, des alliances avec les chefs chez lesquels il séjournerait, et même d’entrer en relation avec le farouche sultan Rabah qu’il espérait gagner à la cause française ou dont il pouvait, en tout cas, obtenir la neutralité en faveur de nos contrées voisines du Tchad.

Parti (au commencement de 1898) avec des moyens insuffisants, contrarié dès le début de son voyage par les subtilités de notre administration coloniale, il ne put que difficilement accomplir la première partie de son itinéraire. En juillet 1899 il se trouvait sur le Gribingui (affluent du Chari), dans une situation matérielle précaire, mais toujours plein de courage et de foi dans le succès final de son œuvre. Il songeait alors à se rendre dans le Baguirmi, puis à poursuivre sa route par le Ouadaï pour gagner ensuite l’Aïr ; mais, avant tout, il se préparait à pénétrer jusqu’auprès de Rabah.

En novembre de la même année on recevait la désolante nouvelle de sa mort : au lieu d’avoir été bien reçu par Rabah, notre vaillant compatriote avait été, croyait-on, fait prisonnier par ce conquérant, qui l’avait fait ou laissé mourir de faim. Cette nouvelle, du reste, n’avait rien d’absolument