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AU PAYS DE L’ESCLAVAGE

d’un caillou pour écraser ces ennemis de l’homme, puis, renonçant à mon projet, je lançai la pierre au loin et m’éloignai.

Dieu, en créant ces bêtes, avait son but : tout ce qui existe vient de lui ! Il a enfanté la vérité comme l’erreur, le bien comme le mal, la confiance comme la trahison. S’il tolère Sadiya, pourquoi tuerais-je un scorpion ? Ses voies sont inconnues des hommes ; il est seul grand, seul il sait tout !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quand je me suis étendu près du foyer pour chercher le repos de la nuit, Sadiya rentrait dans sa tente en compagnie de Tin-Didouan. Si le mari n’a pas surpris les baisers de l’amant, ce n’est pas sûrement cette vieille qui les surprendra.

Qu’ils passent la nuit seuls ou avec leur proche, je n’en veux rien savoir ! et pour ne pas les voir, je ramène mon litham sur mes yeux, je prie Dieu et m’endors !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le jour succède au jour, nous vivons avec le bien et la paix dans l’attente des seigneurs. Que Dieu les protège et les ramène !

Qui les attend sans impatience ? c’est Sadiya.