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Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/90

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de peau contenant du grain, des calebasses et généralement des vases en terre de grande dimension dans lesquels fermente le pipi ou bière de mil, constituent tout l’ameublement. On trouve aussi des vases en bois ayant la forme et la contenance de nos verres à pied dans lesquels les hommes écrasent le tabac. Ajoutez à cela des pilons, des mortiers de forme élégante pour écraser le grain, et l’énumération des ustensiles et des meubles sera complète.

La vie de l’homme est plus extérieure que celle de la femme que retiennent auprès de la maison les soins du ménage. On la voit tout le jour assise sur un tabouret très bas occupée de ses enfants et de ses travaux. C’est elle qui pile le grain dans les mortiers de bois ou le broie sur des blocs de basalte.

Dans le premier cas, le mouvement du pilon fait valoir les formes de la femme ; mais, dans le second, elle offre un spectacle repoussant. Agenouillée sur le sol, couverte de poussière et de sueur, d’un mouvement continu de tout le corps, elle écrase le grain entre le bloc et un caillou qu’elle tient à deux mains. Et pendant que sa croupe se dresse et se baisse, sale, énorme, fouet-