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Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/92

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nus et nulle part on ne voit traîner des ordures sur les aires balayées chaque jour dès l’aube.

Les Ndrys paraissent doux et gais, peu artistes et peu musiciens. Ils ne dansent pas durant la pleine lune et l’on ne voit nulle part les tam-tams et les instruments à cordes qui abondent chez leurs voisins. Bien que l’art du tissage ne leur soit point tout à fait inconnu, leur vêtement est généralement fait en feutre obtenu par le battage d’une écorce.

Mais s’ils n’ont pas de goût pour les arts, ils paraissent, en revanche, en avoir un bien marqué pour la viande. Il n’est bassesses qu’ils ne fassent, il n’est peine qu’ils ne se donnent pour s’en procurer. Ils chassent à l’arc, au filet, au piège. Ils font des pièges très compliqués qui exigent un travail de terrassement de plus de cinquante mètres cubes, exécutés dans des conditions très difficiles pour arriver à prendre une bête guère plus grande qu’un mouton.

Si l’on est intrigué de ne rencontrer ni près des routes ni aux environs des villages aucune trace de sépultures, cet étonnement disparaît lorsqu’on apprend que cette tribu n’enterre pas ses morts… elle les mange ! Ils est à remarquer que les vieil-