Aller au contenu

Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

entourés d’une végétation intense. Toute la flore de la forêt vierge s’y est donné rendez-vous : les palmiers vinifères, les borassus, la liane-palmier si élégante, des arbustes aux feuilles longues d’un mètre ; les roseaux forestiers se mêlent aux gommiers énormes, aux puissants fromagers et aux gutta-perchas. La vigne se tord et s’élance, envahissant tout de ses pampres verdoyants, égayant tout de ses pousses puissantes, chargées de grappes à peine formées.

Le rocher basaltique, aux brisures brillantes comme des diamants, perce par endroits, dans le fond des ravins, l’épaisse couche de fer que les eaux ont lavée de l’humus noir formé par l’amoncellement et la corruption des feuilles mortes. La gutta-percha aime les endroits secs et pierreux, tandis que la liane caoutchouc se plaît dans les lieux humides riches en humus.

Ce haut plateau est la ligne de partage des eaux du Congo et du Tchad. Il est bien peu connu encore et donne naissance à ces grands fleuves qui intriguent tant le monde géographique.

Les Ndrys ne poussent pas leurs incursions jusqu’en ces lieux éloignés, et une rivière, coulant du Sud-Ouest à l’Est, sert de défense naturelle