Page:Chapman - Le Lauréat (critique des œuvres de M. Louis Fréchette), 1894.djvu/118

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la scène de la chasse aux lampyres, il ne lui avait pas fallu un grand effort d’imagination pour faire la charpente sur laquelle ses amis et lui devaient simultanément travailler.

En tout cas, les concurrents soumirent au censeur ce qu’ils avaient élaboré sur la chasse aux vers luisants, — le lauréat, frelon pillant les abeilles, prit le meilleur de ce qui lui était confié, et il en fit une idylle qui, malgré un hémistiche atroce, — nous vînmes prendre place, — figure avec avantage dans les Feuilles volantes.

Seulement, les invités qui avaient pris part au concours n’entendirent jamais parler de leurs vers, et attendent encore le jugement du censeur.

Le public allait probablement toujours ignorer le concours en question, quand, un bon matin, un des compétiteurs, M. le docteur Morisset, se décida à publier le travail qu’il avait soumis à M. Fréchette.

La poésie de M. Morisset, qui est, sans conteste, une des plus belles choses qu’ait produites la littérature canadienne, parut dans l’Union Libérale le 31 décembre 1890, et était accompagnée du commentaire suivant :

Cette pièce a été composée à l’instigation de Louis Fréchette qui, en février dernier, invitait neuf de ses confrères, Routhier, Gingras, Lemay, Legendre, Beauchemin, Poisson, Désaulniers, et moi, à traiter avec lui, dans des limites qui ne devaient pas être dépassées — cent vers — le