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Page:Chapman - Le Lauréat (critique des œuvres de M. Louis Fréchette), 1894.djvu/135

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LES RABÂCHAGES



Quand M. Fréchette ne pille pas les poètes français et canadiens, il se pille lui-même.

Croit-il avoir fait un bon hémistiche, exprimé passablement l’idée d’un confrère, il les répète à satiété.

Quelquefois il promène des vers tout entiers d’une pièce à l’autre.

N’y aurait-il que ces répétitions pour prouver l’infécondité du poète national, que cette preuve serait déjà accablante.

On pourrait, à la rigueur, pardonner à Victor Hugo, qui a écrit quatre-vingt-dix gros volumes, de s’être répété, — ce qu’il n’a cependant pas fait, — simplement parce qu’il aurait, pour ainsi dire, épuisé la somme d’idées qu’un cerveau humain peut contenir, et qu’il n’aurait pu se rappeler tout ce qu’il a disséminé dans des ouvrages si nombreux et si disparates.