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Page:Chapman - Le Lauréat (critique des œuvres de M. Louis Fréchette), 1894.djvu/24

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qu’il a dû voler à Rabelais ou à Paul-Louis Courrier — pas plus d’effet sur l’abonné qu’une goutte d’eau sur l’aile d’un canard.

Bien plus, quand j’aurai fait le triage complet des vers qui appartiennent au lauréat parmi ceux qui ne lui appartiennent pas, quand j’aurai fait voir dans les Fleurs boréales, la Légende d’un peuple et les Feuilles volantes tous les grossiers pastiches, toutes les pièces mal charpentées, tous les rabâchages, tous les lieux communs, tous les clairs de lune, tous les contresens et toutes les gaucheries qui s’y trouvent, je défierai alors M. Fréchette de trouver un écrivain canadien de quelque valeur qui veuille signer sa moins mauvaise pièce.

En attendant, certain qu’un tout petit article de l’Étendard, publié à la date du 23 janvier 1884, sous la signature de Perse, va surabondamment prouver que M. Fréchette n’a pas toujours fait fi du Chapman, et que ce n’est pas d’hier qu’il en plagie, je me hâte de citer le journal en question, qui — par parenthèse — m’était alors très hostile :

M. Chapman, de la Patrie, a publié, à l’occasion du jour de l’an, deux sonnets dans lesquels il décrit les joies et les souffrances de l’hiver.

Ces sonnets sont bien pâles, et cependant M. Fréchette les a trouvés tellement bons, qu’il les a imités, sinon copiés, dans une pièce de vers qu’il vient de publier dans le dernier numéro du Journal du Dimanche.