Page:Chapman - Le Lauréat (critique des œuvres de M. Louis Fréchette), 1894.djvu/28

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La promeneuse, loin de son boudoir tépide,
Bravant sous les peaux d’ours les morsures de l’air,
Au son des grelots d’or de son cheval rapide,
À nos yeux éblouis passe comme un éclair.


En tout cas, j’aime mieux votre patineuse que votre promeneuse, parce qu’en faisant passer celle-ci comme un éclair, vous dites, Maître, quelque chose qui frise les vérités de M. de La Palisse, puisque son cheval est rapide.

Mais tous ces commentaires retardent inutilement les citations, et je prends la ferme résolution de n’en plus faire.

Au demeurant, ai-je besoin de mettre plus en relief les escroqueries de M. Fréchette ? J’ai été volé comme dans un bois.

Reprenons donc le fil de nos comparaisons, et suivons-le sans nous arrêter un seul instant :


CHAPMAN

Au théâtre, le soir, chaque stalle est garnie,
Et la foule, l’oreille ouverte à l’harmonie,
Des saint enivrements boit les flots parfumés,

Pendant que, dans le bal, la valse étourdissante
Sur le parquet baigné de flamme éblouissante
Emporte dans ses bras bien des couples…


FRÉCHETTE

Un rayon, là-bas, aux vitres rougeoie ;
L’on entend des sons d’orchestre lointain ;
Ce sont ces deux sœurs, la danse et la joie,
Qui vont s’amuser jusques au matin.