Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/135

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L’esprit toujours hanté d’indicibles délires,
Tu fais pâlir les fronts, épanouir les cœurs ;
Tu sais entremêler dans tes accents vainqueurs
De l’ombre et des rayons, des pleurs et des sourires.
 
Pleins de soupirs d’amour, de longs cris affolés,
Tes airs versent en nous l’ivresse et les alarmes,
Et toi seul dans tes chants as mis assez de larmes
Pour pleurer sur les morts et sur les exilés.

Non, divin maestro, jamais muse attendrie
N’a pu comme la tienne exprimer les sanglots,
Rendre les cris de l’âme et le râle des flots.
Nul n’a su mieux que toi célébrer la patrie.

Aussi, quand s’est ouvert le funèbre caveau
Où devra reposer toujours ton front d’artiste,
La Musique a pleuré son amant le plus triste,
L’arbre national son plus tendre rameau.