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la liberté éclairant le monde


Ils vainquirent enfin, ces sublimes soldats,
Et de leur dévoûment, de leurs rudes combats,
Du bruit de leurs canons, de l’éclair de leurs armes,
De leurs sanglots amers, de leurs cris, de leurs larmes,
D’un passé douloureux à jamais envolé,
Sortit le radieux étendard étoilé
Qui devait éblouir les yeux de l’Amérique,
Sortit l’impétueuse et grande République.

Mais, hélas ! les vainqueurs, les fils de l’Union,
Qui venaient de briser les chaînes d’Albion,
Les hommes qui criaient : ― Gloire à qui s’émancipe !
Méconnurent un jour la grandeur du principe
Pour lequel ils avaient si vaillamment lutté
Au nom de la justice et de la liberté.
Dans les enivrements sans fin d’une victoire
Dont le sublime éclat éblouissait l’Histoire
Et laissa sur ces bords des reflets immortels,
Ils étaient devenus arrogants et cruels,
Fermaient l’oreille aux cris navrants de la souffrance,
Oubliaient qu’ils devaient leur triomphe à la France,