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Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/242

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le palais de glace


Le givre à ses flancs met de folles dentelures ;
L’aurore de rubis étoile son cristal,
Et, lorsque le couchant rougit ses crénelures,
On dirait le château d’un conte oriental.

Puis, la nuit, sous le feu des lampes électriques,
Le monument se change en un fort de vermeil
Dont chaque meurtrière ― explosions féeriques ―
Lancerait à l’éther des bribes de soleil.

De partout on vient voir la chose merveilleuse ;
Chacun s’émeut devant ce chef-d’œuvre inouï ;
Et la belle étrangère, indolente et frileuse,
Ne peut en détacher son grand œil ébloui.
 
Mais il aura le sort des châteaux en Espagne…
Ses murs fondront avec la neige et le verglas ;
Car tout près Floréal, que l’espoir accompagne,
Fera comme toujours refleurir les lilas.