Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/291

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les parfums et les chants ont des fraîcheurs si vives,
Que tous les cœurs en sont émus et pénétrés.

Tout autour du palais, comme des sentinelles
Qui veillent sur les eaux du fleuve séduisant,
Des pins géants, tout pleins de bruissements d’ailes,
Bercent indolemment leurs têtes solennelles
Sur des sentiers sablés partout s’entre-croisant.

Des gazons veloutés tapissent la terrasse ;
Maint parterre odorant sert à l’enguirlander ;
La toiture au soleil luit comme une cuirasse ;
Et de la véranda coquette l’on embrasse
Le plus vaste horizon que l’œil puisse sonder.
 
Quand l’aube vient darder ses flèches de lumière
À travers les réseaux du bocage qui dort,
Avec tous ses parfums et ses feux la clairière
Enroule autour des pins à l’épaisse crinière
Comme un voile d’encens frangé de reflets d’or.