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la mort n’existe pas


Tirez du fond des mers un fragment de corail,
Laissez-le retomber sur un lit de calcaire ;
La fleur du polypier, arrachée à sa mère,
Par un mystérieux et persistant travail,
Reforme un nouvel arbre au sein de l’onde amère.

Frappez avec le fer le vieux pin de l’Armor,
Qui porte jusqu’au ciel sa tête vénérable,
Enfoncez la cognée au flanc de notre érable,
Et l’arbre résineux verse tout un trésor,
Et le bois canadien un miel incomparable.

La pourriture même a sa fécondité ;
Des germes tout-puissants sortent parfois des tombes ;
Bonaparte rayonne après des hécatombes
Dont l’horreur fait encor frémir l’humanité,
L’Église brille après la nuit des catacombes.

La mort n’existe pas ! la mort n’existe pas !
Tout sur terre évolue et se métamorphose ;