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les rayons de novembre


Plus de gais moissonneurs attroupés dans les blés !
Plus d’amoureux rêveurs assis sous les tonnelles !
Plus de concerts la nuit sur les flots étoilés !
Dans les prés et les bois plus de parfums, plus d’ailes !

Mais parfois le soleil, déchirant les brouillards,
Verse des lueurs d’or sur les eaux et les chaumes…
Et nous croyons ouïr les oiseaux babillards,
Nous respirons partout de sauvages arômes.

L’arbre nu nous paraît se rhabiller de vert :
Le vent attiédi joue avec ses rameaux souples ;
Et dans le creux du val, de feuilles recouvert,
Il nous semble encor voir errer de joyeux couples.
 
Ainsi que la saison des fleurs et des amours,
Se sont évanouis mes rêves de jeunesse ;
Un nuage a passé tout à coup sur mes jours,
Dérobant un soleil qui me versait l’ivresse.