La tempête parfois a des clameurs d’enfer,
Et dans cette forêt, dans cette nuit d’hiver,
Que pas une lueur d’étoile n’illumine,
La raquette au talon, un vieux prêtre chemine.
C’est un missionnaire.
À l’aube il a quitté
Un campement indien. Par son zèle emporté,
L’homme s’est mis en route en bravant la tempête
Qui des arbres neigeux courbait déjà le faîte ;
Il s’est engagé seul sous le grand bois épais
Pour aller annoncer, messager de la paix,
À quelque autre peuplade ignorante et barbare
Celui qui fit sortir de son tombeau Lazare,
Et dont la mort devait racheter l’univers.
En suivant un sentier serpentant à travers
Les ténébreux fourrés de la forêt sauvage,
Il espérait toucher au terme du voyage
Bien avant le coucher du soleil. Mais, hélas !
Sous leur mouvant linceul la neige et le verglas
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le missionnaire