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le premier de l’an


Dans le désert des ans, dans cette aride plaine
Qu’en suivant notre étoile il nous faut tous franchir,
Il est des oasis où, pour se rafraîchir,
S’arrête quelquefois la caravane humaine.

Ce sont pour nous des jours d’un éclat idéal :
De ses rayons divins l’espérance les dore ;
Et sitôt que notre œil en voit poindre l’aurore,
Nous la saluons tous d’un long cri triomphal.

Demain nous entrerons, malgré nos froids sévères,
Dans un de ces édens riants et gracieux,
Et là, rangés autour de mets délicieux,
Pour boire au nouvel an nous choquerons nos verres.

Las de marcher toujours en quête de bonheur,
Las de courir après tant de chimères vaines,
Nous nous reposerons sous des ombres sereines,
Bercés à des refrains qui monteront du cœur.